Oyé oyé, me voilà de retour. Sachez que je m'en suis voulue de vous avoir abandonné de la sorte. Pour de vrai de vrai. Que le Monsieur qui décide de tout là haut m'en sois témoin.
Dix jours d'absence quand même. J'ai dépassé le stade du "je me fais désirer, quuuoooi" pour atteindre le si redouté "je me fais oublier, quoi".
Je me sens presque coupable, tiens. Comme au collège quand je simulais, larmes aux yeux, voix tremblotante, mine défraîchie, une terrible maladie à ma mère - une grippe couplée à une scarlatine - pour éviter la dissection du lapin ou la récitation de poésie.
Le lendemain, jour de mon retour prématuré à la dure réalité de la vie ingrate d'ado - la lucidité maternelle ayant repris ses droits entre temps - je me sentais encore obligée de feindre la douleur, genre je suis revenue au péril de ma vie pour toi, copine à qui il a dû manquer la moitié des livres scolaires hier et qui a dû s'occuper de Bugs Bunny toute seule.
Souvent l'amie en question me maudissait pour la semaine en cours et s'en cognait comme de son premier baggy de mon air de chaton épleuré. On s'étonnera de mon instabilité amicale à cette époque mais étrangement je ne gardais pas longtemps la même pote de co-bouquinnage. D'ailleurs, j'essayais au possible de m'absenter les vendredis, priant pour que le week-end fasse son oeuvre et que sa rancune à mon égard soit moindre.
Heureusement, les relations étudiantes étaient beaucoup plus simples et saines. Il ne suffisait que d'un texto : "j'ai trop la flemme ce matin, signe pour moi" pour se faire comprendre de son interlocutrice. Souvent accompagné d'un "je pense pas non plus venir cet après midi".
Parfois, je me félicitais même du choix de mes amis quand ceux-ci étaient assez prévenants et bien élevés pour m'envoyer à 8h02 un "tu viens pas aujourd'hui ? on signe pour toi."
Ah la joie des études supérieures.
Bref, j'ai été très occupée entre week-end d'amoureux, entretiens d'embauche à gogo et autres nouvelles... Mais promis, je reviens très vite !