• Traumatisée du bulbe

    Comment vous dire ?

    J'hésite sévère à publier ceci. Le faire, c'est envoyer à tout jamais au fin fond du Pôle Nord le peu d'estime de moi sauvegardé par je ne sais quel miracle en cette fin de journée.

    Voilà qui contrarie mon avenir de blogueuse hype, déjà fortement compromis depuis que je porte une cagoule canadienne. Mais si, le truc qu'on pense que tu pars braquer une banque, avec en option buée sur les lunettes. Pour celles qui seraient tentées par la bête, c'est une tuerie contre le froid. Contre les hommes aussi, bon. A vous de choisir.

    Aparté : si la rédaction de Elle tombe ici, et vu l'affluence sur ce blog m'est avis que c'est pour bientôt,  je tiens à préciser que je ne la porte que parfois pour promener le monstrosaure me faisant office de chien. Cependant, toujours avec un port de tête altier, s'il vous plait. L'honneur est sauf, les amis. 

    Ce matin, à regarder ma trombine dans la glace, j'ai entendu leur souffrance. Ils m'ont littéralement hurlé de les sortir de l'impasse capillaire dans laquelle je les avais sournoisement menés. C'était un appel au secours. Pouvais-je réellement ne pas les écouter, ne pas remédier à leur désespoir ? Ignorer sans scrupules leur complainte ? Suis-je sans coeur ?

    Non, j'ai une conscience. J'ai alors agis, pris les choses en main avant que mes cheveux ne me collent un préavis de grève pour les fêtes. Je suis donc allée à Shampoo la gorge nouée. Avec la pression de répondre au mieux à l'ultimatum. Avec néanmoins une vague idée de solution.

    Pour vous resituer le contexte capillaire : après avoir eu les cheveux courts, puis avoir tenté engrais, prières Hindou et danse de la pluie pour qu'ils repoussent, je suis aujourd'hui pourvu d'un carré brun.

    Me voici donc arrivée. Après m'avoir demandé mon nom, arraché mon manteau et jeté dans un de leur siège de torture, la question fatidique arrive : qu'est ce que vous voulez m'dame ? De là, je suggère, pleine de conviction : ...un carré plongeant ?.. avec un léger sourire pour essayer d'attendrir et d'amadouer mon bourreau afin qu'il ne se venge pas sur ma coupe.

    Je crois bien qu'elle a du répéter au moins trois fois ma dernière réplique en y ajoutant des ah et des oh accusateurs. A ce moment précis, toutes les têtes permanentées, brushinguées, colorées sont sur moi.

    D'un air faussement détaché, je lui lance : et pourquoi pas ? Grossière erreur... Puisqu'elle me lance avec ferveur que non, ON NE PEUT PAS, ou bien il faut raser la nuque. Mais bien sûr, rien que ça. Elle souhaite pas non plus m'amputer du crâne ?!...

    Je lui explique que les carrés plongeants je connais, c'était mon dada il y a deux ans. Que je n'ai jamais rien rasé et que mes cheveux à l'époque ne devaient pas être nettement plus longs. Elle s'engouffre alors dans une leçon de style, me répète les mêmes arguments plusieurs fois au cas où la décrépitude de mes cheveux auraient contaminé mon cerveau.

    Laissez-moi partir, par pitié. Elle disparaît et je crois mon calvaire terminé. Mais ce n'était que pour mieux revenir avec  des books de coupe. Elle me les tends : dites moi c'que vous aimez ! Verdict ? Rien.

    Les changements, j'ai déjà donné, là je veux juste un truc simple, classe. Pour faire honneur à ma carte de membre VIP du Pôle Emploi. Donc pas de mèches blondes ni de bigoudis, merci. Soudain, sans que je la consulte, elle décide d'une coupe avec frange pour, je cite, diminuer mon front et surtout garder de la longueur pour adoucir mon visage trop carré.

    Tu sais ma grande, mon front et mon visage d'une géométrie discutable vont prendre leurs cliques et leurs claques fissa. Toujours diplomate, je maintiens que Non, je voulais juste couper un peu, hors de question de me transformer en frangée de la face.

    Elle regarde alors les autres clients d'un air entendu. Je suis pour elle une fichue du bulbe, point barre. Je lui demande quand même si c'est pas possible de couper un peu, au moins les pointes. Estomaquée, je l'entends me dire Je ne peux rien faire pour vous.

    J'ai quand même pas le choléra.

    Voilà qu'elle me conseille de partir et de revenir dans deux mois quand il y aura plus de longueur. Et surtout de demander Anissa. 

    Comptes-y tiens. Déjà que je n'y retournerais jamais et songe presque à quitter la région. Elle me mentionne lors de notre adieu déchirant qu'elle s'estime cash et pro jusqu'au bout des ongles.

    Je préfère les amateurs.

     

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