• Parfois, avec l'homme moderne - qui n'a pas oublié, lui, que nous appartenons à l'ordre des primates, même qu'il se charge chaque jour de nous le démontrer - il faut savoir dire les choses.

     

    Parce que si lui n'envisage pas une soirée digne de ce nom sous le seuil des 2000 calories, alors qu'il a festoyé à midi puis grignoté tout au long de la journée au bureau grâce à sa savante planque à granola, il considère en revanche sa moitié calée avec sa salade verte aux noix avalée à midi.

    A partir de là, pourquoi proposer un diner à deux ? Autant se retrouver juste après son repas à lui - puisque nous nous jeunons le soir, rappelez vous - aux alentours de 22 heures. On notera qu'il se réserve deux heures pour se sustenter, rien de moins. Non pas qu'il cuisine, pensez vous. Le Mc Drive, y'a que ça de vrai.

    " Tel l'homme préhistorique avec sa proie, il regagne alors, les bras chargés de grandes frites, sa tannière se heurtant à l'implacable épreuve de l'escalier - chaque jour de plus en plus ardue à mesure qu'il fusionne avec le Big Mac -  pour ensuite se jeter sur sa prise. "

     ( Je sens qu'une carrière de commentatrice animalière s'ouvre à moi. Ah, pas vous ?... )

     

    S'impose alors une mise au clair avec notre Homo Sapiens version 2.0.

    Ce qu'une amie appelle avec pertinence les "réajustements", de rigueur pour un jeune couple. Par ce terme, elle entend discuter de la situation posément autour d'un verre avec le plus de diplomatie possible.

    Par ce terme, j'entends l'attraper par le colbac pour lui asséner de vigoureux  "mais quand est ce que tu vas me nourrir, bon sang ?!" alors que je frôle l'hypoglycémie à chaque fois que je le quitte et que j'en viens presque à glisser des sucres dans mon sac à main.

    Le comble, c'est que l'olibrius a faim aussi mais il patientera jusqu'à ce que vous soyez partie pour dévorer. Il est vrai qu'il serait dommage de se priver de nos mélodieux concertos de gargouillis, fruits de l'harmonie parfaite de nos estomac.

    A certains instants, j'envisage même de me ruer sur l'une de ses arrogantes boîtes de conserve, en ostensible évidence sur l'étagère, mais je ne sais pas pourquoi quelque chose m'en dissuade toujours.

     

    Probablement l'épaisse couche de poussière qui les recouvre.

     


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  • Il demeure parmi les questionnements existentiels, outre le fameux grande frite ou potatoes avec mon Royal Cheese ? ou l'inénarrable khôl ou eyeliner ?, l'épineux problème du en couple ou non ?

    Ou la paradoxale volonté d'être deux pour mieux exister soi.

     

    Sommes nous indubitablement destinés à fonctionner en binôme ?

    Nous serions dans le cas contraire condamnés à mener une vie morose emplie de restos en solo, d'horaires aménagés selon la vie familiale des collègues, d'exigences folles de l'entourage persuadé de notre disponibilité à toute épreuve, de même qu'imposable à merci pour s'être réservé le luxe d'occuper un minuscule studio ?...

    La société ne nous considère-t-elle qu'en duo ?

     

    Et chez nous, subsiste-t-il encore aujourd'hui, de manière inconsciente, un quelconque instinct de reproduction pour la survie de l'espèce ?

    Pourquoi cherche-t-on invariablement un alter ego ? Pourquoi prenons-nous toujours le risque de se casser les dents dans une relation ? Pourquoi tout donner lorsque l'on sait que l'on peut du jour au lendemain tout nous reprendre ?...

     

    Je ne détiens aucune réponse, je m'interroge juste sur le pouvoir et l'emprise que nous offrons à l'autre.

    Le jeu en vaut-il la chandelle ?...

     

    Je laisse le soin à chacun de le méditer.

    Félicitons néanmoins la grande frite et le khôl, grands lauréats de cette première édition de l'introspection nocturne.

     


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  • Après avoir tenté, en vain, un teasing digne de ce nom, voici venu le moment d'alimenter votre curiosité.

    Comme je l'évoquais ici, je me suis inscrite sur un site de rencontre en décembre dernier.

     

    Aujourd'hui voilà l'heure du bilan.

     

    Tout d'abord un constat : la majorité des sites sont payants, même Meetic où désormais les femmes n'ont plus la possibilité de dialoguer par messagerie sans raquer.

    Il n'est donc plus permis d'être célibataire et fauchée. C'est l'un ou l'autre. Au choix.

    Mais moi je ne contrarie pas mon banquier : j'évite de dépenser en futilité. Et après tout, un homme reste du superflu. Il était donc exclu qu'il me coûte un bras avant même qu'il entre dans ma vie. Après oui, je veux bien. Mais seulement s'il le mérite, hein.

     

    Donc je me suis orientée vers un des trop rares sites gratuits. Autant dire que là bas c'est un peu la foire à la saucisse. Sans mauvais jeu de mots bien sûr.

    Large choix de produits : du moche, du beau, du pas cher, du pas très frais, du salace, du frustré, du pas compliqué... De quoi faire son marché.

     

    J'ai longuement hésité à mettre ma photo. Sous prétexte que je veux quelqu'un qui s'intéresse à ma richesse intérieure. Mais en même temps j'ai pas envie de me coltiner tous les grands timides, moches ou désabusés.

    Je me suis alors lancée, j'ai mis ma plus belle tête de vainqueur sur le site.

     

    Force est de constater que le cyber homme est drôlement acharné car ça ne l'a pas découragé, au contraire. J'ai eu du message en veux-tu, en voilà.

    J'ai même eu du message n'en veux-tu plus, en voilà quand même.

     

    J'ai mis toutes mes qualités en exergue pour décripter le wesh wesh, le romantique à tendance niaise, le so 80's, le new age, le vieux beau, le jeune moche aussi.

    J'ai même disserté lamborghini, Stephan Eicher, impétigo. Une adaptation à toute épreuve vous dis-je.

     

    Je vous épargne les interlocuteurs obnubilés par les zones érogènes, le Kamasutra, les orgasmes, les parties à trois... voire quatre si vous avez deux copines disponibles.

     

    Mais je dois vous dire que l'un d'eux a su me convaincre. D'abord de le rencontrer. Puis de l'apprécier. 

    Même de l'embrasser. 

     

    Voire de le garder.

     


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